Un groupe qui monte, un monde en pente.

Critique rédigée en juillet 2018

A l'heure ou j'écris ces lignes, les Types à Pied m'étaient encore inconnus il y a 24 heures. C'est donc un avis à chaud que je présente ici.

Ayant eu l'occasion de voir le groupe en concert (totalement random, en plus) le 27 juillet dernier au festival des "Vendredis du port" de Roscoff, occasion durant laquelle j'ai également acheté ce premier album ici présent. En lisant la brève présentation du groupe dans le catalogue estival, on constate que Laurent Hervé, François Buret et Fabien Javel, "trio de chanson française naviguant entre plusieurs genres", sont parés pour devenir le groupe parfait pour nous accompagner chaque été.

Sur scène, ils font facilement penser à un audacieux mélange entre Tryo (pour le reggae), Noir Désir (pour le rock), Mano Solo (pour la variét') ou encore Bénabar pour les voix et les textes, portant, de manière assez classique, sur le quotidien des trois membres, leur histoire, leurs rencontres, leurs coups de coeur mais aussi leurs coups de tête.

Les avoir vus sur scène a été un moment très festif, gai et encourageant pour l'avenir de la "nouvelle scène française" au style baba-cool (pieds nus, pantalons troués, chapeaux). Un style déjà vu mais réinvesti accessiblement ; tout le public, en particulier les enfants, dansaient !
Laurent, François et Fabien sont très proches vis à vis de leur public, ce dernier fait pratiquement partie du devant de la scène par la grande complicité que les membres mettent en place tout le long du spectacle, et ce, sans lourdeur ni désintérêt. Même si la variet' ne fait pas partie de vos préférences musicaux, vous vous laisserez tout de même facilement entraîner dans leur jeu !

Pour ce qui est de leur premier: Le groupe qui monte..., publié en octobre 2017, les morceaux dans l'ensemble sont bons voire très bons, pas aussi énergiques qu'ils ne l'étaient en live mais de la part d'un album d'easy listening très peu commercialisé (pratiquement introuvable ailleurs que lors des concerts, là ou il est vendu à prix libre), on ne peut être vraiment exigeant. Le groupe breton (selon leurs dires?...) navigue entre un "rock'n'drôle" digne des Fatals Picards avec des textes comiques ("Babar", "Op Op Op") et parfois politiques ("En marge" aka "Je ne serai jamais Charlie") sur l'égalité, l'actualité, et même la confiance en la nature rousseauiste ("Poussière"), d'ou les assonances musicales inspirées des musiques gitanes et bretonnes, dynamiques et mettant l'accent sur le mélange des voix.
Textes courts et efficaces, d'ou leur nom: "Types à pied" (soit "p'tits papiers"), conscient et confiant, le tout, ponctué d'auto-dérision.

Les Types à Pied sont à écouter mais surtout à voir. Ce sont des artistes de scène, plus que des artistes de salon.