Le nom sonne comme un engagement. Rester mélodieux malgré tout, même si Autechre est toujours grand ordinateur des programmations. Le Français en tout cas n’est pas à son premier essai, ayant déjà croisé le chemin des labels Active Suspension, Peter I’m Flying et des Américains de Audio Dregs. Melodium appartient à cette génération (Angil, Pokett) qui arrive à faire cohabiter l’électronique avec des éléments et des instruments directement issus de la folk (guitare acoustique, piano, melodica, glockenspiel…). Melodium est plus électronica que les artistes cités même s’il n’en reste pas moins pop. A sa manière et sans cesse de manière différente. Il y a parfois des réminiscences new wave (Kill me with a smile sorte de remix moderne de Cure).
Certains titres comme les psychotropes sont mes amis, puis mes ennemis stigmatisent même la lutte interne entre les apports mélodiques (chant compris) et des éléments " déstructurants " et parasitaires. Une ambivalence proche du récent de Supercilious. Dudley, autre transfuge d'Autres Directions, parle et chante d’une voix sombre et profonde, figure patriarcale à la Nick Cave (le creux est ma matière première ) mais garde toujours avec lui un ludisme permanent magnifié par un art du gimmick. D’autres comme Hellomusic amène un dose de nostalgie comme Herbert sait le faire. Fan d’électronique mais aussi musicien accompli, personnalité complexe et passionnante, Melodium est aussi ce doux rêveur (plus que raveur) à la tête qui flotte.