Il est impossible de dessiner aujourd’hui une carte de la chanson française. Dans le cas de June et Jim, la difficulté ne vient même pas dans la nationalité d’un des deux protagonistes (Marion Cousin est française mais Borja Flames est espagnol et ils se sont d’ailleurs rencontrés à Barcelone) mais dans la musique même de duo. Bien que chantés essentiellement en français, d’une voix élégante proche de Barbara Carlotti, les titres s’inscrivent dans une filiation américaine. Une guitare électrique western, un banjo, une scie musicale, une trompette (bien venue d’ailleurs) et June et Jim devient une possible version française de Giant Sand ou de Calexico. Le même genre de métissage franco-américain écouté chez Marianne Dissard. En dépit d’une rythmique souvent similaire (peaux et balais dans une ambiance très roots) qui donne l’impression, que, June et Jim, fait du surplace, le groupe a pour lui de faire monter ça et là des effluves d’un fantomatisme troublant rappelant Holden (Les beaux Jours, La maison des cerfs) ou de faire venir d’ailleurs (d’une Espagne médiévale ?) quelques sonorités étranges (le solo de clarinette sur la Brume). Intéressant.