Le premier album du trio Liverpuldien n'avait pas laissé un souvenir impérissable : une oeuvre de seconde main pour un nouveau groupe, Hot Club de Paris n'avait d'original que son nom. Avec Live at Dead lake, s'il n'est pas encore question de jazz, le trio sort de sa case castratrice de sous Artic Monkeys pour se dévergonder sur des terrains autrement plus ouverts, ludiques et créatifs. A croire qu'avec son premier album, HCdP n'avait été que l'ombre de lui-même ou avait obéit au diktat de la hype du moment. Live at Dead lake est un album qui force le respect. En premier lieu, on ne peut qu'applaudir une rythmique balèze au niveau des syncopes et contre-temps du math-rock, avec des emprunts affirmés à des musiques caraïbes à l'instar de The Islands (call me demolition man).
Cette technicité ne se fait pas au détriment des chansons mais au contraire sert de fondations solides à des titres parfaitement troussées : énergisante comme du punk, mélodique comme de la pop. Avec des ponts qui ouvrent de nouvelles mélodies, des retours en arrière, des mises en avant, des couplets qui se fondent en refrain et inversement. Bref, cela vit et cela bouge tout le temps comme un animal qui indomptable a décidé de plus vivre dans un enclos. Au delà même de cette efficacité brillante, on se dit que les Anglais ne sont pas avares en petits idées qui fonctionnent et qui viennent chaque fois pimenter un cocktail déjà rafraichissant : de cordes grattées qui lancent une rythme irrésistible, d'un taping qu'on attendait pas là, d'un accordéon qui vient se joindre à la fête, un chant qui devient rap. Et que dire du résultat : solaire et joyeux comme la pop anglaise peut l'être de XTC aux Wombats. Le monde leur appartient.