Après un troisième album qui trouve son public, et plusieurs singles qui entrent dans les charts, Loudness investit le Nakano Sun Plaza de Tokyo le 24 septembre 1983 pour y enregistrer ce double album live. A noter que la VHS portant le même nom, mais avec des titres un peu différents, est enregistrée au Shibuya Kōkaidō, de Tōkyō le 2 novembre 1983. Dès le titre d’ouverture, le ton est donné : ce concert va faire la part belle aux morceaux du dernier album en titre, The Law Of Devil’s Land, avec pas moins de cinq extraits (« In the Mirror », « Black Wall », « Mr. Yes Man », « Sleepless Night » et « Speed »), mais aussi des singles inédits sur album (« Road Racer », « Shinkiro », « Burning Love »), et deux nouveaux titres uniquement présents sur ce live (« I Was The Sun », « Fly Away »). Autre surprise, la reprise de « Tusk Of Jaguar » extrait de l’album solo d’Akira. Seul le titre « Loudness » est sauvé des deux premiers albums. On comprend donc le changement d’orientation du groupe.
Dès « In the Mirror », on sent le groupe en forme. Le son est énorme, le rythme est accéléré par rapport à la version studio et le public est déchaîné. Akira, au sommet de sa forme, dévale son manche avec dextérité, tandis que la section rythmique écrase tout sur son passage. Quant à Minoru Niihara, malgré quelques imperfections, il s’acquitte de sa tâche avec efficacité. C’est d’ailleurs lui qui mène la danse sur « Road Racer », un titre percutant, au rythme saccadé qui aurait mérité d’atterrir sur un album studio. Mais le marché japonais est ainsi fait qu’il dévore les singles. Après une telle entrée en matière surprenante, mais ô combien efficace, Loudness nous livre deux inédits. Tout d’abord l’écrasant « I Was the Sun » que n’aurait pas renié Black Sabbath, puis « Fly Away », un morceau subtil, qui calme le rythme et qui ne tient que grâce à un refrain intéressant et au solo d’Akira. On peut s’étonner du choix de ces deux titres qui n’apparaîtront jamais ailleurs. Mais les Japonais sont friands de ce genre de manœuvre.
Après ces inédits qui, il faut le reconnaître, ont fait baisser le niveau, survient « Black Wall » dont la puissance et l’efficacité se révèlent sur ce double album. En entendant l’énergie déployée par les musiciens, on saisit aisément le caractère indispensable de ce titre. Il en va de même pour l’hymne « Loudness » rallongé et accéléré pour ce concert et qui apparaît comme un plébiscite du groupe à en croire l’hystérie du public. Il en sera de même pour le monstrueux « Speed » qui voit Munetaka Higuchi marteler ses fûts comme il l’a déjà fait sur son solo de batterie. Le son est épais, le rythme soutenu, et Minoru se prend pour Klaus Meine. Même « Sleepless Night » bénéficie d’un relooking heavy, en étant proposé sous une forme plus rapide et plus lourde, ce qui permet d’emporter l’adhésion d’un public que l’on entend hurler en chœur avec le groupe.
Pour alléger également l’atmosphère, Loudness propose aussi une superbe version de « Mr Yes Man » qui permet aux musiciens de prouver qu’ils savent aussi se montrer subtils sur scène. Hymne aux guitares heavy, comme le prouvent les instrumentaux « Tusk Of Jaguar »’et « Exploder », l’album se termine sur le magnifique « Shinkiro », sorti en single juste après l’album The Law Of Devil’s Land et sur le rapide « Burning Love » qui surprend le fan européen qui ne connaît pas ces titres, pourtant indispensables.
Ce Live-Loud-Alive est un album indispensable, à la fois parce que c’est le premier témoignage live de Loudness, mais aussi parce qu’il contient des titres rares ou inédits.

DenisLabbe
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le 19 déc. 2020

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