Johnny Thunders c'est une carrière tumultueuse et une vie qui l'est tout autant, parsemée de rock, d'amour, d'amitié, de violence, de jalousie, de solitude, de sollicitude, de futs en cuir rouge moulants, de talons aiguilles, d'aiguilles, de gamineries, de bouteilles, de blues, de dépression, de mèches faisant office de cache-oeil, de bouche tortillée, d'âme torturée, de poésie.


En 1990, le pionnier du punk, le guitariste au style unique, le chanteur au chant abominablement exquis est ruiné, défiguré et détruit par la drogue et l'alcool mais toujours aussi passionné par la musique. C'est dans ce contexte que Johnny décide de créer son opéra "classy". Ici pas de Rock'n'Roll -"si vous voulez écouter Born To Lose allez vous cogner la tête contre le mur des chiottes"- juste une guitare acoustique et un saxophone.


Ce concert est d'une beauté inouïe et résume à merveille Johnny Thunders. Un mec complètement amorphe qui n'arrive pas à aligner deux syllabes entre deux chansons, mais porté par la grâce dès qu'il gratte des notes. Comment quelqu'un dans un tel état peut-il être aussi bon musicalement ? Le saxophone de Jamie Heath complète parfaitement la voix fragile et la guitare poétique de Johnny. Entre deux morceaux on se plait à écouter cet adorable connard déblatérer des sottises, sortir des vannes machistes mais aussi quelques vérités inattendues. C'est avec honnêteté que Johnny nous déballe sa musique et ses pensées. Est-il vraiment possible de détester Johnny Thunders, ce sale garnement à la gueule d'ange qui ne cesse de s'auto-détruire ?


Ce live file de vrais frissons... et quel final avec So Alone, comment en sortir indemne ? Live and Wasted est définitivement cet album de blues que Johnny souhaitait tant produire, qu'il voulait enregistrer à la Nouvelle-Orléans où il s'est éteint dans de mystérieuses circonstances. C'est sans des types comme toi que l'on se sentirait si seuls.


Quelques extraits du concert

SweetNuthin
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 31 déc. 2018

Critique lue 57 fois

2 j'aime

SweetNuthin

Écrit par

Critique lue 57 fois

2

Du même critique

COWBOY BEBOP (OST)
SweetNuthin
10

Space Trip

Je me souviendrai toujours du premier épisode de Cowboy Bebop. Lancement du générique déjà marquant suivi de quelques plans sous une pluie battante à la compréhension obscure avec comme fond sonore...

le 16 juil. 2015

17 j'aime

Live at Massey Hall 1971 (Live)
SweetNuthin
10

Ô Canadaaaaa

C'est la nouvelle tendance. Tous les artistes ou presque des sixties / seventies s'y mettent. Rééditions d'anciens albums agrémentés de nouveaux titres, sorties de lives exclusifs, toutes les...

le 1 août 2015

13 j'aime

2

The Rocky Horror Picture Show
SweetNuthin
10

Ou comment orchestrer un chef-d'oeuvre en mêlant Rock'n'Roll et comédie musicale.

The Rocky Horror Picture Show était un film qui m'intriguait depuis un certain temps. Par pur hasard j'ai réussi à me le procurer dans une boutique. Je regarde l'affiche sur la boîte et surtout cette...

le 27 juin 2015

6 j'aime

3