Michaela Melian est une femme constante. Deux albums et deux noms de ville comme titre (Baden-Baden et aujourd’hui Los Angeles), deux albums et deux reprises de Roxy music en toute fin (A song for Europe et aujourd’hui Manifesto et chaque fois une présence fantomatique à la Nico), deux albums et chaque fois une même association avec Carl Oesterhelt. Deux albums et chaque fois le même principe : dans les étages inférieurs, programmations pointillistes, nappes à la dérive et des sons qui palpitent et en hauteur face aux nuages, violoncelle, guitare classique et mélodica qui divaguent.
La musique de Michaela Melian, ambiante et atmosphérique, paresse joliment et passe du flou très progressivement au point, synonyme de vraies émotions. L’album est en tout cas à écouter très fort – ou au casque - pour ressentir au plus profond toutes les nuances sonores et se laisser transporter, ailleurs et parfois très loin (le japonisant Stift). Leader de FSK, artiste complète, l’Allemande a attendu d’avoir presque 50 ans pour s’exprimer en solo. Des années de maturation pour en arriver à cette épure, à cette quasi-perfection. Plus homogène, Los Angeles est meilleur que Baden-baden et sera sans doute moins bien que le prochain.