chronique écrite en 2007...
Ne croyez pas Rock&Folk : l'avenir du rock français n'est pas entre les mains d'une bande de marmots - filles ou garçons - qui ont beau s'habiller comme leurs idoles, mais arrive à peine au niveau d'une bande de collégiens dans un radio crochet à la fête à Neu Neu. Kim Novak, comme Rhésus, Nelson ou Tokyo/Overtones, est une nouvelle preuve que les groupes de chez nous, n'ont ABSOLUMENT rien à envier à leurs homologues anglo-saxons. De son passé plus électronique, le trio devenu quatuor n'a pas gardé grand chose, si ce n'est la certitude que l'emballage est aussi important que le fond. Kim Novak s'est donc entouré de deux producteurs de talent, François Chevallier (Emilie Simon) et Markus Dravs (Arcade Fire, Eno, Bjork) pour donner vie à son premier album. Les Caennais font partie de ces beaux ténébreux, ayant en commun avec Interpol
de rester classe et distingués tout en étant rock (Swallow, turn a rabbit, some photographs). Les guitares peuvent même être bien saturées, le groupe semble être toujours tiré à quatre épingles dans de beaux costumes noirs, porteur d'une mélancolie mélodique qui touche les sensibles. La voix de Jérémie, parfois légèrement éraillée, trahit quelques fêlures. Presque pleureuse à la manière de Robert Smith sur le plus new wave (Female friends), elle prend aussi en densité, semblant être celle de quelqu'un qui a déjà roulé sa bosse sur tous les motels de la Route 66 (à moins que ce soit la Route National sur In the mirror, hommage explicite au Velvet Underground). Kim Novak vous donne souvent le vertige. On s'en doutait un peu mais Luck and Accident le confirme de belle manière.