Il existe à travers le monde différentes artistes, qui, si elle ne se connaissent pas, si elles ne font pas à proprement parler la même musique, se rapprochent sur l’essentiel et appartiennent à la même race de musicienne. Half Asleep en Belgique, Colleen en France, voire Joanna Newsom aux USA. Des femmes seules qui façonnent leur univers comme des artisans, Elles sont violoniste, violoncelliste, pianiste, claveciniste ou harpiste, mais non contente non contente de dépasser le carcan classique, se servent de ce bagage pour créer une petite musique de chambre ultra-personnelle. Midori Hirano s’ajoute à cette liste non-exhaustive. Elle a collaboré ici avec le label Effervescence, ce qui ne nous surprend guère, la musique de Midori Hirano rappelant celle du « nipponnophile » AudioPixel.
D’ailleurs, Midori infuse dans sa musique délicate écrite sans doute sur papier Ingres, certains éléments de sa culture japonaise. Mais pas trop, juste assez pour la situer géographiquement. La musique, centrée autour du piano et des cordes, s’enrichit de textures électronica totalement contemporaines, de chants chuchotés faisant même de Secret aria un prolongement féminin de Thom Yorke. Il est difficile en tout cas de ne pas être envoûté par la musique de Midori, et de se sentir voleter comme une bulle de savon au dessus des montagnes. Aux confins de l’électronique, de la musique contemporaine, du jazz (la batterie en suspension de Ancient story in the room…un régal) et la chanson. Un peu entre tous ça sans en avoir la tiédeur du compromis et de la ligne médiane. LushRush vous touche en plein cœur.