chronique écrite en 2004...
Il y a plus de 10 ans Matt Sharp apparaissait dans un look pré-Mobien (cheveux rasés, lunettes design) en couverture du premier album des Rentals. Désormais Matt a abandonné ce look "pop technologique" pour se présenter cheveux longs en bataille sur la pochette de son premier album solo. Des détails capillaires me direz-vous, mais qui en disent long sur la métamorphose du bonhomme. On cherchera en effet des traces des Rentals ou de Weezer (dont il a été le bassiste) dans cette première œuvre solitaire. En vain. Matt Sharp s'est plongé dans cette nouvelle aventure pour faire autre chose et revenir aux sources du songwriting pastoral américain (au jeu du "name dropping" faisons dans la facilité et citons Nick Drake ou encore un Mojave 3 épuré ). L'album refuse tout décorum inutile, toute supercherie et tout superflu, pour ne s'attacher qu'à l'essentiel, l'écriture. Aidé par des amis musiciens et ingénieur du son, Matt Sharp se complait dans des ambiances matinales, prend son temps pour faire germer un son (à la manière de Mark Hollis) et propose des guitares acoustiques résonnantes. Il prend le risque de devenir ennuyeux pour les pressés, mais sur la longueur installe un climat apaisant. Jamais, on n'aurait pu imaginer une telle musique au vue du CV de Matt Sharp. La surprise n'en est que plus grande et plus belle.