Du jazz dans le ravin du bonheur.
L'album est un vrai cadeau. Une joie de vivre transmise par les notes des musiciens, et les airs évoquant une innocence d'enfant (ou la vie bucolique, voire un idéal hippie type "Going Up The Conutry" : "Battle Hymn Of The Republic") ; le morceau - titre commence par un air de flûte qui selon moi évoque le jeu, l'envie de jouer, le plaisir du jeu. Et puis cet album joyeux, c'est également des musiciens géniaux : Herbie Mann bien sûr, l'auteur dont il est réellement question ici. Mais le musicien à découvrir ici, toujours "à mon avis - et en tant que guitariste (forcément je suis un peu subjectif)", c'est Larry Coryell. Ce génial guitariste de jazz et blues, est influencé par Hendrix et cela s'entend. L'entente entre les deux zicos est mémorable, et digne d'un duel de Gibson Les Paul chez les Allman Brothers Band. Les musiciens nous illuminent de leurs improvisations jazz-blues. Le clavier, très "psychédélique", et très à la mode à l'époque, ajoute une autre couleur, et une cohérence à l'ensemble. Les explorations qu'ils font des différentes thématiques musicales sont jubilatoires. La dextérité dont ils font preuve n'est jamais démonstrative mais au contraire témoigne de leur exceptionnelle musicalité ; "Hold On I'm Coming", à l'introduction proche d'un Jethro Tull est peut-être le meilleur morceau de l'album et à ce titre rendrait compte seul de la qualité de l'album. J'avais l'impression, à l'écoute de ce dernier morceau, qu'il pourrait s'agir en réalité de Ian Anderson improvisant avec Jimi Hendrix ; évidemment, le style n'est pas du tout le même et cela s'entend... mais il faut entendre cette propension qu'à Larry Coryell à explorer toutes les possibilités de sa guitare électrique ...tel Hendrix au même moment. Que du bonheur... - à écouter de toute urgence.