Avec Damiak, on connaît désormais la musique et on évalue rapidement les forces en présence. D’un côté programmations électronicas pointillistes, bleep et cut ; de l’autre melodica, batterie fragile, toy piano, piano et autres instruments acoustiques en suspension. Comme un énième combat la technologie et l’artisanat avec ici un vrai équilibre des forces et une bataille annoncée qui se transforme en communion. Mùm a déjà réussi pareil alchimie d’éléments en apparence contraires et au final parfaitement complémentaires. La musique de Damiak est donc infiniment touchante quand elle passe d’intermèdes à peine ébauchés (et dès lors abstraits et contemporains) à sa vraie incarnation, sa vraie plénitude.
Dès lors, on passe d’un sentiment vague à une émotion pleine, profonde comme la découverte d’une boîte à bijoux par des yeux d’enfants. Et quand une guitare électrique vient grandir avec force ce flot de sentiments, il est difficile de ne pas se laisser submerger (Tenuous Gear). Sous les doigts de Damiak, américain de son état civil, on ne sait plus si ces sons miniatures sont électroniques ou issues d’un kalimba jouée du bout des doigts. Qu’importe l’instrument, pourvu que l’on ait l’ivresse !