Micro-Vertige et l'expérience du flottement par denizor

Mais qu’est-ce qui fait courir Gilles Poizat ? L 'homme est aussi insaisissable que sa musique. Trompettiste de formation (il en reste des traces sur Lentement ou, Major Quality), joueur de cora, pour des artistes africains, le songwriter a finalement choisi la guitare pour assoir sa musique dans une position pour le moins bancale. Poizat a des micros vertiges et des flottements et on le comprend. L’homme est un esprit libre, un franc-tireur qui peut dégoupiller une bombe punk noise (parasite) ou improviser une pièce instrumentale à la guitare acoustique (Lit-Cage dans la lignée de l’aventureux L’Ocelle Mare) ou irradier la chanson française par des rayons expérimentaux (Moment de force). Entre ces extrêmes, Poizat écrit de drôles de folk songs, chaotiques et changeantes, mais recomposant des passages d’une beauté fragile, comme, le pourpre rétinien qui se reforme après, avoir été plongé dans l’obscurité., On pourrait citer Daniel Johnston ou Ariel Pink si le Français n’insufflait une dose de folk plus britannique dans ses chansons, éprises de liberté (Proper dance ou l’étrange Twin Peaks Baby). Débridé, bizarrement taillé mais finalement attachant.

denizor
7
Écrit par

Créée

le 26 août 2016

Critique lue 37 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 37 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime