Midnight Movies n'est pas un trio comme les autres, ne serait-ce que parce qu'il est emmené par une chanteuse/batteuse, Gena Olivier. Mais cette bizarrerie de formation n'est pas la seule particularité de ces Américains. Ce premier album éponyme est produit par Fulton Dingley, connu pour son travail avec Stereolab ; ce qui déjà peut nous mettre sur la voie. L'omniprésence de claviers "from outer space" vient tirer le groupe du côté du psychédélisme 60's. Un arrière-plan rappelant les films de S.F.de Série B, ne coulant pas de source avec la voix aristocratique de Gena et le côté naturellement arty de Midnight movies. Mais si l'univers du trio garde toujours la distinction princière, souveraine par exemple sur une partie du label 4AD (de Lush à Blonde Redhead), la musique sombre fréquemment dans le chaos en fin de morceau, Words for a love song ou la merveille Just to play prenant même des atours post-rock que n'aurait pas renié Mogwaï. Au final, le parfum de lys se mêle à l'odeur du cambouis, l'Art-Rock s'expose au Garage et le cinéma bis se joue dans les Palais. Une collection de paradoxes qui donne un album riche et même un tube intersidéral (Mirage).