Attention, album addictif ! Mina May est un quintet qui nous vient de Toulon et sort son nouvel album sur le Jardin collectif, label formé sous l’égide du groupe Melk. Avec Mina May, les accords sont souvent chaotiques et sonnent noises, parfois à la limite de la dissonance, le piano vous donne le vertige et le moment venu, la machine s’emballe et gagne en puissance. Dur de pas être emporter par le mur du son de Story of a love song qui pénètre de force dans votre cerveau ; difficile de ne pas connaître l’ivresse sur Entry : remembrance. Mina May a parfaitement compris que guitares et claviers se soutenant mutuellement pouvaient avoir une puissance hypnotique sans égal.
Le groupe a écouté Iggy Pop ou Lou Reed proposant des morceaux plus directs (El Dorado), mais dont le contenu s’avère au final empoisonné (slow fire). Mais il a été élevé aux machines et sait utiliser cette modernité pour rendre encore plus à fleur de peau sa musique (Peering at the sky ressemble à du Radiohead avec des programmations maigrelettes et un chant souffreteux). Dans cet entredeux (entre machines et guitares), Sounds back delayed est particulièrement emblématique de l’esprit aventurier de Mina May : un titre organique qui rappellera à tous le premier album d’Unkle ou le meilleur d’Archive. Le genre de disque qui peut vous hanter longtemps