En 1 album, Neïmo est passé du stade de buzz parisiano-parisien à celui de groupe de stature internationale. Et pour bien marquer le coup, leur nouvel album, Moderne incidental sort chez Shangri-la music, le tout nouveau label formé par Jeff Ayeroff, fondateur de Virgin US, vice-président de Warner. Bref c’est du lourd et cela permet déjà d’exporter le rock de Neimo dans l’Europe entière et plus si affinités. Autre preuve que cela se passe désormais au niveau « mondial » : le très côté Alan Moulder (My Bloody Valentine, Radiohead, NIN…) a mixé trois titres de l’album. A défaut d’être révolutionnaire voire moderne, ce deuxième opus entérine l’impression du premier, un groupe qui maîtrise son sujet sur un axe Strokes-Smiths suivi avec un certain brio. Le chant de Bruno Dallessandro est parfait.
Le quatuor ne se contente pas de bien porter le jean slim et le cuir élimé et d’avoir des physiques de rock star, dans son genre, il assure grave. La mécanique est bien huilée, chaque chanson enfonce un peu plus le clou d’un groupe amené à faire la nique à la concurrence anglo-saxonne. L’utilisation de claviers et d’un synthé basse, petit ajout new wave à un rock à guitares affirmées, donne un enrobage encore plus punchy aux compos des Parisiens. Adam Kesher va sans doute plus loin dans le genre, on regrette les soli de guitares stériles dont le groupe use et abuse mais le monde de Neimo vaut déjà le détour.