A travers le funeste désespoir…
Interpellé par l’obscure pochette, J’ai voulu en savoir plus ; C’est ainsi que j’ai plongé dans cet album ”Monocyte” de Saltillo. Derrière ce nom se cache un beatmaker et multi-instrumentiste de formation classique, un certain Menton3. L’album en question à été conçu comme bande sonore de la BD du même nom de Kasra Ghandari, que je n’ai pas lu. Les morceaux nous transportent dans un Trip Hop instrumental dense agrémenté de voix et choeurs, on y trouve des touches d’Ezekiel, Portishead, Clint Mansell, accompagné de kronos quartet… Voici mes Impressions personnelles :
1 - ”Abeo” , violon suintant tristement à travers une strate nébuleuse et inquiétante de laquelle une voix imprécatoire en forme de sermon et prophétie nous prévient que nous allons souffrir avant d’en sortir… L’album commence en nous faisant entrer dans un monde ténébreux d’où une fine lueur d’espoir peine à éclaircir…
La suite sera une succession évolutive et cohérente de basses, beats et percussions pesantes et acerbes à travers lesquels le violon et violoncelle, le piano et autres instruments à vent et à corde exprimeront toutes leurs tristesses, leurs lugubres plaintes et l’impuissance de l’espérance ; Tandis que des nappes brumeuses magnifieront cette atmosphère harmonieusement noire et oppressante… Ces paysages sinistres et baroques, sales et déchirants seront embellie tantôt par des imprécations religieuses ou apartés poétiques et philosophiques, tantôt par des choeurs incantatoires… Et lors de rares morceaux, le chant d’une voix plaintive et suave prêchera sont aspiration d’une plénitude à porté de main (3 - ”If wishes were Catholics”, 11 - ”Veil”)… On gravira en quête d’extirper notre âme des limbes sépulcraux, tiraillés tantôt par des morceaux durs et percutants, dont les oraisons exprimeront cette dynamique d’aller de l’avant malgré l’âpreté des obstacles, et tantôt lancinants et douloureusement mélancoliques, poussant à l’inertie contemplative au lieu de poursuivre l’ascension… Chacun des 10 échelons traversés, nous rapprochant de la renaissance, sera rude, bouleversant et secouera intérieurement notre être…
12 - ”To Kill A King”, choeur religieux et parole d’oracle… L’album se finit sur un rythme vif de percussions et synthé où des éclats de victoire surgissent en déstructurant le morceau… On sort du tombeau grâce à la bénédiction divine…
Un voyage initiatique et envoûtant à travers nos funestes ténèbres… l’un de mes coups de coeur de l’année 2012 assurément…