Frisson sur la peau, tristesse dans le coeur…
Pink Floyd est pour moi un groupe d’une importance primordiale, car sa musique envoûtante fait échos aux différentes facettes de mon esprit. Je plonge au coeur de leurs mondes psychédéliques pour y déambuler afin de m’apprivoiser et m’apaiser… Je cherche rarement à traduire les paroles d’une chanson, car, ainsi vierge de toute influence, je peux ressentir et interpréter personnellement à travers les sensations que me procurent la symbiose mélodieuse des sons et instruments couplés à l’intonation du chant… Voici mon voyage sur Wish You Were Here :
1 - Shine On You Crazy Diamond (part 1-5): L’album commence sur une entrée lente et vaporeuse de synthétiseur d’où les notes d’une guitare plaintive et mélancolique scintillent au coeur du regret passé… L’univers des souvenirs s’ouvre et va nous faire onduler au gré des mélodies et arrangements progressifs alternants douceur, nostalgie et tristesse. Carillon aigu d’un solo de guitare déchirant, langoureuse batterie, trompette soufflant chaleur réconfortante et voix plaintive chantant jusqu’à crier sa souffrance d’un univers appauvri par la perte d’un être cher…
2 - Welcome To The Machine : Déclic de l’ascenseur qui descend, guitare acoustique qui scintille sur un univers mécanique et psychédélique à travers lequel le chant grave invite à pénétrer dans l’antre obscur tourmenté de souffrance… Pour ressortir en remontant vers une foule chahutant trop joyeusement…
3 - Have A Cigar : Guitare et synthétiseur cohabitent sur un rythme plus nerveux et mordant avec cette touche de tension grave par lequel le chant nous invite à contempler la noirceur du mensonge, laissant alors la guitare s’égosiller frénétiquement pour disparaitre, absorbé par le souvenir renaissant du grésillement d’une radio…
4 - Wish You Were Here : Guitare folk frissonnant mélancoliquement chaperonner d’une batterie et de touche de piano douce et langoureuse, la voix abattue transpire pour atteindre le paroxysme de la détresse et du regret déchirant les entrailles. Exultation de la tristesse la plus profonde… C’est doux et poignant… Le vent des dunes vient alors balayer progressivement ce manque désespérant…
5 - Shine On You Crazy Diamond (part 6-9) : Du souffle chaud, basse et guitare tendue apparaissent accompagnés progressivement de synthétiseur et batterie, le rythme devient acerbe et lourd porté par des guitares électriques qui cisaillent l’atmosphère… Pour retomber avec douceur au son de la voix délicate qui monte… l’esprit se réveille afin d’assimiler et parachever le deuil, et aller de l’avant, sur un rythme plus jazzy et discordant… Enfin viennent la sérénité et l’apaisement de l’âme soulagé…
Sans doute, plus accessible que ”dark side of the moon”, c’est un album d’une mélancolie réconfortante ; la plainte langoureuse d’un souvenir qui attriste jusqu’à son apaisement…