L'arrivée en fanfare de ce nouveau groupe belge amène son cortège de fausses idées. Au delà du patronyme qui montre qu'après Girls in hawai les belges rêvent vraiment d'exotisme, Montevideo est lancé "comme la nouvelle bombe électro-rock". Une dénomination, qui si elle n'est pas fausse, ne place pas le groupe vers sa filiation la plus évidente, à savoir The Cure. Quand je ressors du placard à la bande à Robert, je ne pense pas aux titres répétitifs, minimalistes, chantés d'une voix désincarnée qui ont marqué dans l'inconscient collectif le groupe anglais mais bel et bien le courant autrement plus pop et tout fou qui a fait de Cure une vraie référence. Jean Waterlot fait des vocalises à la Smith avec beaucoup d'allant et c'est parfois à s'y méprendre ! Mais, cela va au delà de ça. Smith s'excusait presque à l'époque de sortir, après Faith et Pornography, des titres légers et pétillants faits aussi pour danser.
Montevideo, lui, assume pleinement son statut de machine à danser et ose aller de plein pied sur des terrains à peine effleurer par Cure. Liberation for women pousse le groovy avec plus de ferveur que Hot ! Hot ! Hot !. Et je ne parle pas du synthé basse martelant la rythmique en ouverture de Sunshine. I'm a troublemaker sera considéré comme leur Lovecats à eux. Il faut dire que les Belges ont facilement recours à une étonnante trompette, histoire d'apparaître comme des Aristochats faisant désormais du rock (Groovy station). Toute la clique des Klaxons à The Rapture est passée par là, et comme eux, Montevideo arrive à coupler des guitares crades (bien plus que chez Cure) aux textures plastiques des synthés. Les Belges ne bradent pas les aspérités du rock dans une aspiration à faire danser possiblement consensuelle. La machine de guerre est au point.