Dee Kessler est barbu, c'est peut-être un détail pour vous mais pour lui, cela veut dire beaucoup. Une certaine nonchalance, un amour pour Grandaddy mais surtout un temps infini passé chez soi à faire de la musique et à ne penser qu'à ça (quitte à se négliger un peu…). Kessler est sans doute introverti, sa musique n'en est que plus belle. Placé sous une double recherche formelle (Post rock et électronica), il a puisé chez Thee Silver Mont Zion, Hood mais aussi DJ shadow et Aphex Twin (Freshman thesis tisse un lien de fer entre ces deux derniers, plus précisément entre le début de Mongrel meet his maker et la fin de Windowlicker) de quoi alimenter sa musique. On pourrait craindre l'overdose mais TMS a pris juste l'essentiel pour ne pas étouffer sa folk à fleur de peau. C'est du Mercury Rev, dégraissé, c'est avant tout un album insaisissable où des chœurs célestes et des violons géostationnaires viennent tirer le bourru hors du capharnaüm de sa chambre. Barbu mais absolument pas barbant. Au contraire, More deep cuts est un album bouleversant.