Louis Philippe aura réussir un tour de force : être connu à l'étranger, Japon et Angleterre en tête, sans avoir le début d'une reconnaissance chez nous. Car Louis Philippe est bel et bien français, ce que l'on ne devinerait pas forcément à l'écoute de cet énième album. Pop jusqu'au bout des ongles, classieuse et intemporelle, la musique de Philippe Auclair (son vrai nom) évoque plus Andy Partridge, High Llamas et même Donald Fagen qu'une quelconque référence française. Ce que Louis Philippe propose est le contraire d'une musique tapageuse et criarde. A grand renfort de cordes, tout ici n'est que luxe, calme et volupté. Ou plutôt aimerait être. Car le français n'arrive pas toujours à ses fins et pour quelques morceaux bien troussés (My favorite part of you ; true love) et même un hit (Seven years), d'autres titres ne sont que de jolis décors. A l'instar d'un Badly Drawn boy, on aimerait voir un Louis Philippe moins diaphane, moins pastel. On aimerait qu'il soit plus que ce bon élève de l'harmonie, mais qu'il se mette plus à nu, à l'instar d'un Perry Blake. Il manque à A face in the crowd ou à Before the train, ce que petit quelque chose qui transcende les bons mélodistes en artistes majeurs.