chronique écrite en 2009...
Amateur de musiques proprettes, de rock lisse d'où rien ne dépasse, passez votre chemin : The Weddind soundtrack persiste et signe. Avec son troisième album, comme une boule de neige lancée à vive allure, le duo - formé originellement de Clément et de Mathilde, a grossi : après Simon, par ailleurs violoniste de Luis Francesco Arena, c'est au tour de Vivien de faire partie de la joyeuse bande. On ne sait pas très bien de quoi il joue d'ailleurs mais il n'a que l'embarras du choix : percussions nonchalantes, melodica oisive, guitares désaccordées, basse décomplexée...Peu importe, avec ses mélodies débordant largement du cadre, ces seize titres faits de mille et un détails, ne valent que pour l'émotion générale qui s'en dégage. TWS renvoie à la noise lo fi des origines (Sebadoh, Pavement) à l'époque où le force expressive naissait d'un rock indomptable.
Car cette attitude faussement je-men-foutiste et invariablement juvénile est bel et bien celle d'un groupe de rock, cabossé, bringuebalent certes mais profondément rock (plus en tout cas que certains parangons certifiés du genre au look idoine et à l'électricité conquérante). Avec ce traitement lo-fi et la voix de Clément épanchant sa mélancolie d'écorché vif, la musique devient d'autant plus touchante et même troublante (Night of loveless knights). Na na na ro s'écoute comme un voyage sur une route de montagne entre moments de défoulement et chansons à fleur de peau (sweetness ; song of despair, song of hope). Il y a là peut-être trop de titres au compteur (seize) mais ce groupe too much (tout en étant lo fi, petit paradoxe) a une faim de loup quand il s'agit d'enregistrer des morceaux. On leur pardonne ces excès de passion.