Le rock a souvent joué sur la répétition d’un motif, sur des guitares obsédantes et des rythmiques hypnotiques. Le duo allemand The Blue Angel Lounge (nom donné en hommage à un club New Yorkais où débuta Nico) joue à fond cette carte et distille cette énergie monocorde sur laquelle viennent se greffer des éléments mélodiques en électron libre. Le chant est incantatoire ou désincarné, c’est selon. Ce qui est étonnant, c’est le parti pris d’arrangements adoptés : TBAL combine les effets du shoegazing avec des accords de guitares et des percussions psychédéliques.
Le groupe touche au tribalisme version new wave (Corona) affleurant même les contours du gothic (Delete my ideals). TBAL brouille dès lors les pistes spatiales et l’auditeur ne sait plus très bien s’il se trouve dans la folie de la jungle en territoire viet-min ou égaré dans les bas fonds en quête d’une soirée décadente. Narcotica est bien le genre d’album à la fois brillant et à la limite mauvais goût à cause de sa posture affectée. Il peut envoûter ou irriter. Personnellement, je me suis laissé séduire. A vous de voir.