chronique écrite en 2009...
5 ans. On a vraiment failli attendre pour enfin avoir la joie de découvrir le deuxième album d'Exsonvaldes. Et à l'écoute de Near the edge of something beautiful, on se rend compte à quel point la musique des Parisiens, forte et sensible, nous a manqué. A se demander presque comment on a réussi à vivre sans elle ! Les qualités du groupe étaient déjà connus : le truc pour sortir des singles efficaces, séduisant plus par leur charme que par leur puissance (précédemment someday if I want to ou going away) ; un esprit large débordant du cadre stricto sensu du rock pour aller chercher ailleurs un supplément d'âme (et se rappeler pour mémoire un titre au nom emblématique Postlowrock). Mais ici, avec un co-producteur de la trempe d'Alex Firla (connu pour son travail sur United de Phoenix), le groupe a pris de la bouteille. C'est Exsonvaldes puissance 2 qui se présente devant nous : Lali mélodiquement imparable et Everything I see, rentre-dedans avec finesse, remplissent la case "single" de fort belles manières.
Ces deux titres permettront à beaucoup d'ouvrir la porte d'un album plus surprenant qu'il n'y parait. Car pour le reste, ces amoureux de Chokebore n'hésitent pas, par exemple, à user d'une boîte à rythme donnant une dose electronica à leur indie rock. Old and weak évolue dans ce sens et se mue en dans un univers hybride proche de Death cab for Cutie ou Lali Puna. De l'autre côté de l'échiquier, 84 replonge le groupe dans une atmosphère coldwave mais sans sonner comme un ersatz des groupes de l'époque. A moins que le talent d'Exsonvaldes ne transforme des arrangements inscrits dans une époque en monument élevé à la gloire des paysages brumeux. Exsonvaldes touche vraiment au coeur et il faudrait être bien insensible pour ne pas être remué par I know dont le coeur bat fort et qui, dans un revirement de ton, remue les sangs. Espérons ne pas attendre encore 5 ans pour découvrir la suite mais en attendant profitons, profitons, ce groupe là est précieux.