Peut-être When Fortunes Smiles aura donné des idées à The Walkabouts. En tout cas, la vision nocturne qui touchait un peu Devil's Road se répand sur tout Nighttown, qui comme son nom l'indique, peut se vivre comme une balade, de nuit dans une ville qui pourrait être Seattle (où l'album a été enregistré)., Mais qui dit"nuit" ne veut pas dire forcément atmosphère lugubre et mélodies déprimantes : le groupe réussit toujours ses morceaux enlevées (Immaculate) mais aussi à laisser parler sa fibre mélancolique (heartless) Cet album garde une appétence pour les arrangements orchestraux et certains morceaux de l'album peuvent s'appréhender comme le prolongement naturel de Devil's road (These prouds streets,, lift your burdens up, prayers for you). Mais sur quelques morceaux, le groupe américain nuance à nouveau sa musique et y apporte un éclairage nouveau. Cela se traduit par une part accrue des claviers, parfois là où l'on ne les attendait pas (Glenn Slater fait littéralement joujou aux milieux des guitares de Immaculate). Mais l'essentiel est ailleurs. A entendre dès l'ouverture, Follow me angel,, on comprend que les Américains explorent une nouvelle voie, : c'est bien le jazz qui s'invite dans l'univers des, Walkabouts., Le jazz et la nuit, on le sait,, font souvent bon ménage. Il y a parfois un côté Murders Ballads de Nick Cave, d'autant plus quand Torgerson et Eckman se rejoignent dans un slow au crépuscule (Nightbirds). A noter que cette fois, c'est Warren Ellis de Dirty Three qui vient jouer du violon sur deux morceaux, notamment sur Forever Gone, dont le solo étourdissant fait souffler un vent décoiffant sur la musique de The Walkabouts.