Après le pétard mouillé Axes, radicalisation de leur musique, encensé par les uns, honni par les autres, on pouvait se demander dans quelles directions allaient se réfugier les 4 de Brighton. Géographiquement à Berlin (là où elles ont enregistré ce qui est leur 4e album) et musicalement vers plus de pop. Electrelane n’en oublie pas la rudesse de sa musique, faîte de guitare nerveuse ou lourde et de basse juteuse ainsi que la possibilité de partir en live (Between the wolf and the dog, Five). Mais le groupe se remet à écrire de vraies chansons et à vouloir arrondir quelques angles. Ce retour à plus de douceur ne se fait pas au détriment de la personnalité du groupe. Bien au contraire, il fait cohabiter tempérament sanguin et séduction féminine. Une dualité toujours intéressante qu’avait
si bien maîtrisé Lush à son époque (After the call, At sea). Les morceaux les plus marquants sont bien Berlin, Saturday, où Electrelane dévoile quelques uns de ses charmes, tout en restant pudique : un bout d’épaule, une courbe de nuque, transcrits musicalement par un violoncelle ou un piano caressant. Les Anglaises ressortent aussi leur batterie de claviers, Farfisa en tête, qui les font ressembler à Stereolab (The Greater times). La voix de Verity Susman, on l’avait presque oubliée après Axes, évoque grandement celle de Laetitia Sadier, entre fausseté (parfois pénible il faut le dire) et détachement aristocratique. Electrelane a peut-être trouvé son bon équilibre.