The Meeting Places affiche crânement un esprit et un son sorti tout droit du début des années 90. Ce n’est pas la première fois qu’ils essayent de faire croire que ce son noise peut avoir survécu à la fin du mouvement shoegazing (il y a déjà eu Find yourself along the way en 2004). La pop à guitares dissonantes et à voix de candide évanescent du groupe Californien respecte les règles du genre avec goûts et sans caricature (en la couplant d'ailleurs avec des mélodies plus spécifiquement indie pop US). A l’exception du Cardboard robot en apothéose bruitiste, The Meeting Places ne cassent pas le moule et reste toujours fidèle (et encore plus que le premier opus) à un format popsong (fusse-il- noise) forcément plus pérenne. En cela, le groupe ne se frotte pas à la recherche fondamentale de My Bloody Valentine mais reste dans le giron de Ride, Slowdive, Chapterhouse (et Psychedelic furs cité dans la bio). Après tout Interpol fait de la musique comme en 1982. Pourquoi The Meeting places n’en ferait pas comme en 1990 ? En plus, ils sont plutôt doués dans le genre. Numbered days associe une voix féminine et une voix masculine avec autant de bonheur que Pale Saints le faisait à l’époque. Le titre aurait donné des frissons à 4AD qui depuis est passé à TV on the radio. The meeting places est lui resté arrimé à ses envies musicales qui pourront rappeler des bons souvenirs aux nostalgiques et plaire aux nouveaux venus.