Cinq ans après Bastards Of The Blues et deux compilations, nous avons enfin des nouvelles des Canadiens d’Helix, un groupe qui rencontra un certain succès dans les années 1980 avec les excellents No Rest for the Wicked (1983), Walkin' the Razor's Edge (1984), Long Way to Heaven (1985) et Wild in the Streets (1987), auxquels il faut ajouter Back for Another Taste (1990). Malheureusement, des dissensions internes, des changements de line-up, l’arrivée du grunge et surtout la mort du guitariste Paul Hackman dans un accident de la route au retour d’un concert en 1992 mirent fin à cette ascension. Depuis lors, l’existence du groupe est pour le moins chaotique.
Quelle est donc l’histoire d’Old School ? Selon Brian Vollmer, il s’agit de vieilles bandes retrouvées dans un placard que la nouvelle mouture du groupe a retravaillées. Parmi ces anciennes compositions, trois sont co-signées par Paul Hackman. Il n’est donc pas étonnant de saisir quelques réminiscences du passé, notamment dans la faculté d’Helix à écrire des refrains fédérateurs et des lignes vocales ciselées : le blues-hard « Whiskey Bent and Hell Bound » ou le très américain « Your Turn To Cry » qui aurait fait le bonheur de MTV à l’époque, mais aussi à nous proposer des titres bourrés de groove et de riffs efficaces qui donnent envie de taper du pied et de secouer la tête : le très bon « Coming Back With Bigger Guns » qui ouvre les hostilités ou le rock « Games Mother Never Taught You » qui nous renvoie à l’époque de Walkin' the Razor's Edge. Notons aussi le hard blues « Southern Confort » évoquant Aerosmith, dont le riff aurait pu être écrit par Joe Perry.
L’ensemble est bourré de feeling, comme sur « If Tears Could Talk » ou la ballade « Tie Me Down », notamment grâce à Brian Vollmer dont la voix ne s’est pas altérée avec le temps. Ainsi, il est toujours capable de faire passer ses émotions dans chaque phrasé, tout en ajoutant quelques arrangements çà et là. Cela se confirme sur « Cheers » où il est simplement accompagné d’un piano. Plongeant aux racines du blues, Helix se redessine en nous proposant une vision plus chaude et moins tournée vers la fabrication de hits comme c’était le cas à sa grande époque. Il faut dire que les temps ont changé et que le retour à ses racines est une tendance actuelle. Le clin d’œil « Hound Dog Howlin’ Blues » en apporte une preuve flagrante.
Old School est un bon album qui ne va pas ramener Helix vers les sommets, mais qui ravira les amateurs de hard blues bien écrit et bien interprété.