Ecrit en 2002
Depuis le début de l'année, c'est l'escalade : le rock français veut avoir le puissance d'un croiseur. Brent, Indochine, Sin...autant de groupes ayant choisi des arrangements technologique coup de poings, servant hélas d'écran de fumée pour un fond somme toute banal. On pourrait faire des reproches similaires à Daisybox. Sous la houlette du canonier en chef Daniel Prestley, le quatuor ne fait pas dans la finesse et vogue sur les traces d'un Garbage version 3.0. Ce pourrait être une première lecture de "Organic", les Daisybox donnant un peu le baton pour se faire battre. Mais "Ultra non" arrive à point nommer pour rendre moins unilatérale et ainsi restrictive cette première impression. Un morceau toute en nuance, loin des effets pyrotéchniques et tape-à-l'oeil et que l'on prend en plein coeur. Dès lors, on se dit que le savoir-faire de Daisybox est indéniable et que même sans le filet protecteur d'une production hénaurme, ces quatre-là doivent être des professionnels de la mélodie accrocheuse. On réécoute et on ne peut admettre l'évidence : sur les 12 chansons, il y a 12 tubes potentiels... C'est vrai qu'il sera difficile de ne pas trépigner sur "45 minutes" (recyclage réussi de Placebo) ou sur "Etanche" mélant voix sucrée et riffs nirvanesques. A l'usage, cet album révelera donc un fort pouvoir abrasif. Nous ne serons pas étonnés d'apprendre que Daisybox fera la première partie de la nouvelle tournée d'Indochine . Mais, on le sait désormais l'élève a dépassé le maître.