chronique écrite en 2002
La carrière des Roadrunners nous avait laissé un petit goût amer : des milliers de concerts, 6 albums, un début de tube (« L.A. party ») et puis pffft … le split. ! A en croire le principal intéressé Frandol, le groupe est pourtant mort de sa belle mort avec l’envie pour son leader de faire autre chose. C’est désormais faît avec ce véritable premier album. Le titre, Oulipop en référence au mouvement littéraire de Queneau et Pérec nous renseigne rapidement sur ce Frandol nouvelle époque, plus alchimiste des mots que jamais. Au delà des jeux de mots qui abondent, il pousse ici plus loin ses velléités ludiques jusqu’à faire un morceau en forme de palindrome (« Sans sens »), ou à tromper son monde avecun faux morceau sixties justement appelé « Fake real ». Tout cela est jouissif mais peut s’avérer être anecdotique ; d’autant plus que l’essentiel est ailleurs. Que ce soit accommodé d’une guitare slide (« 2X18 » avec le concours de Petit Vodo) ou de cordes ( l’excellent « Le Festin nul »), Frandol construit petit à petit son univers musical, une chanson pop ne faisant pas l’impasse sur la modernité et tapissant l’ensemble de programmations électro voire de scratches inspirés (« Le Van »). Avec aussi au casting « L’un contre l’autre » pour lui ouvrir les portes de la F.M. ; « Parti d’une case » avec un Cantat à l’unisson pour se mettre dans la poche tout le public rock et « Décomposition en ré mineur » LE morceau qui tue, gageons que ce petit texte ne se transforme rapidement en « Chronique d’un succès annoncé »…