Entourée d’un groupe hautement inspiré, Laetitia Sheriff poursuit un parcours sans faute entre Kristin Hersh et Sonic Youth.


On n’emploiera pas le terme d’album de la maturité (souvent les troisièmes se voient affublés de cette formule) parce que dans l’absolu, Laetitia Sheriff a toujours fait preuve de maitrise et autant le dire d’une maturité précoce. Un sentiment de force tranquille déjà présent sur son premier album, Codification, sorti il y a dix ans. A l’époque, la chanteuse/bassiste avait su s’entourer de Gael Desbois et d’Olivier Mellano, musiciens alliant maitrise de leur instruments et inventivité. Pour Pandemonium, Solace and Stars, la nouvelle équipe n’a rien à envier à la précédente : avec Thomas Poli (guitariste de Montgomery), Nicolas Courret (batteur pour Eiffel, Headphone, Bed) et Carlo Pallone (violoniste de Mansfield.Tya), on se dit que Laetitia Shériff sait vraiment bien s’entourer. A moins que le talent naturel de la demoiselle attire invariablement dans son sillage des musiciens inspirés.


Il y a des moments calmes, à la beauté souvent crépusculaire, dans Pandemonium, Solace and Stars. Il y a aussi des moments plus tendus. Mais jouant sans cesse sur la porosité entre les deux sentiments, la Française met de la tension dans les passages élégants (la rythmique martiale d’Opposite, la guitare rêche du bien nommé A Beautiful rage) et dans cette même veine de mélange des humeurs, de la douceur dans les titres plus rock : avec sa voix de velours, Laetitia Sheriff est une charmeuse,, même quand le traitement choisi ressemble à celui d’un Sonic Youth (the night of the living dead, friendly birds). La noise des guitares ou de la batterie traverse tout le disque, de manière parfois souterraine, sans jamais nuire aux mélodies naturelles de la dame. Ce qui n’empêche pas la Française de s’accorder 2′ de rage sur wash. Autre sujet de satisfaction, l’emploi d’un orgue usé en bonne intelligence donnant une touche »creepy » de série B sur the night of the living dead, Pandemonium, Solace and Stars n’est pas jamais un album tiède, habillé qu’il est par d’ aspérité plus ou moins visibles. Et au final, Laetitia Sheriff épouse avec une facilité déconcertante, toute la palette de ce que l’on aime dans le rock indé. Rien que ça. Et plus encore…

denizor
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le 18 janv. 2017

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