Imaginez un album post-punk saccagé par une horde de barbares. A moins que ce ne soient que de sales gamins aimant casser leur jouet dans un joyeux autodafé. Voilà un peu l’impression que laisse ce deuxième album de Volcano ! avec au menu des rythmiques passées à la moulinette et des sons de guitares ou de claviers jouant les poils à gratter. Chicago a toujours ville d’expérimentations et de recherches noises et Volcano ! en est un nouvel exemple criant. Les bouillonnants américains ont néanmoins un peu le cul entre deux chaises et leur album pourra apparaître comme le plus accessible des albums expérimentaux ou le plus déglingué des albums rock. Fairy Tale est à ce titre parlant : un concassage de mélodie en bonne et due forme avec des sons de claviers crades, loin du psychédélisme extrême d’An Albatross mais pouvant rebuter l’amateur de post-punk (au final, un genre le plus souvent sagement formaté).
Volcano ! trompe son monde, c’est clair, et fait même des rythmiques à la guitare et à la voix presque africaine (Africa justs wants to have fun, slow jam) le tout jouer par des vrais rockeurs noise. C’est original et séduisant même dans ce je-m-en-fout-isme poussé presque au suicide commercial. Sauf que l’on a un peu plus de mal avec la voix du chanteur Aaron With qui vocalise autant que Matthew Bellamy de Muse. Avec une telle liberté de ton dans la musique, un chant plus neutre aurait été un peu bienvenue. On sort de l’album un peu fatigué, trouvant dans l’aéré Tension loop une salvatrice aire de repos. Too much.