Il n’y a que les Allemands pour faire ça. To Rococo Rot, Tarwater, Pole et aujourd’hui la paire Berlinoise Denzel + Huhn. Un album électronique et minimaliste aux sonorités parfois presque chirurgicales qui arrive à faire émerger des brumes des paysages dessinés à la pointe sèche. Il faut dire que Les Allemands utilisent des samples pour nourrir leur bleep et tchik, rendant leur musique plus hybride qu’un tout synthétique. Un début de souffle qui vient sourdre, une lumière qui s’éveille, une nappe naissante qui s’arrête
avant de recouvrir la musique (Karlsruhe), une guitare désorientée (July), un piano électrique qui joue le début d’une mélodie (paraport), d’autres sons triturés ou inconnus au bataillon (pluie battante ou feuille froissée sur Dorian ?). La musique de paraport -leur troisième à ce jour – pensée par deux laborantins un peu rêveurs, crée des ambiances diffuses mais marquantes dans la durée. Quelques titres plus rythmés de techno minimale convoqueront quelques robots à danser de manière entêtante (cauka). A écouter tout au long d’une journée pluvieuse.