Graham Coxon n' a jamais été aussi actif depuis son départ de Blur : entre ses albums persos et son label Transcopic, il ne chôme pas. Nouvelle preuve de son activité, les Londoniens de Mower débarquent sur sa structure avec un album produit par Stephen Street. Emmené par Mat (qui donne son nom au trio), le groupe déchire littéralement avec "After dark" en début d'album. Un rock débridé qui nous fait vérifier plusieurs fois la pochette : non, il n'y a pas de "The" accolé à Mower et pourtant, on retrouve là le même genre de court-circuit entendu chez The Libertines ou chez The Datsuns. After dark est un brûlot rock and roll mais Mower s'inscrit aussi dans une tradition de pop anglaise initiée par les Beatles et surtout les Kinks. Cet héritage permet au groupe d'avoir le petit truc en plus mais après ce début décapant, deviendra parfois la limite du trio : certains titres n'apporteront rien de vraiment importants à ce qui a été déjà fait. On pourra reconnaître d'autres moments forts comme la ronde infernale de Cruel Nature, le clonage réussi de l'écriture « Kinksienne » sur No right no reason et surtout une fin d'album aussi forte que son début : un "wake up" nirvanesque et sous tension et un" Its' going to be a long night " déchirant, de beauté cette fois-ci. Ces moments d'exception amèneront quelques regrets mais sont totalement prescripteurs d'achat.