Le shoegazing mène à tout, même à faire in fine, une musique instrumentale minimale et pourtant essentielle. Originaire de Baltimore, Marc Ostermeier, par ailleurs responsable du label Words on Music (Coastal, Fo Against), a suivi un parcours similaire à Sylvain Chauveau, partant d'une musique en groupe et d'un format « pop song »s pour finalement finir tout seul à épurer sa musique. Ostermeier vient donc du shoegazing et cela s'entend encore parfois dans le choix d'un effet vaporeux ou parce qu'une guitare réverbérée vient pointer le bout de son nez sur Persuasion ou Scratchy.
Mais Ostermeier a depuis longtemps largué les amarres et dérive dans des eaux hivernales sur le fil ténu de fines programmations électroniques. L'Américain est adepte du "less is more", pourtant sa musique n'est pas hermétique ou absconse. Au contraire même, pratiquant une ligne claire dans la veine de Labradford, M.Ostermeier semble évacuer le superflu pour ne garder que l’essentiel, la substantifique moelle d’une musique belle et profondément mélancolique. Il utilise souvent un piano à la Keith Jarret pour remplir les contours fragiles d'une musique toujours émouvante (Percolate, september again). Une belle découverte.