Il est des albums ingrats et durs à sortir, ce 4ème album d'Helloween est de ceux-là.
Kai Hansen parti fonder Gamma ray, les Hambourgeois embauchent Roland Grapow et ont la lourde tâche de sortir le successeur des deux "keeper...", autrement dit, ils sont dans la mouise.
Dans ce contexte compliqué, "Pink bubble go ape" fait figure de vilain petit canard en cette année 91, où le metal est en pleine mutation.
Le point fort de cet album est de sortir un peu des sentiers battus du groupe, mais l'incompréhension des fans à cet égard lui vaudra un four retentissant.
Après une intro parfaitement inutile, "Kids of the century" déboule, et s'il ne rassure pas complètement, il reste un morceau d'ouverture plaisant, Kiske y est redoutable, comme sur l'ensemble du disque d'ailleurs.
"Back on the streets" un peu plus rapide, rappelle que nos citrouilles sont à l'origine du power metal et savent encore pondre de bons morceaux rapides.
"Number one" est une chanson troussé pour Kiske, une sorte de variété mâtinée de metal, assez anecdotique.
On retrouve la couleur Helloween avec "Heavy metal hamsters" qui s'offre le luxe de combiner du second degré, de l'efficacité, un refrain top, un solo parfait, du très bon.
"Goin' home" est un morceau superbe, un hymne happy metal composé avec un grand talent, inutile de dire que Kiske y brille de mille feux.
"Someone's crying" est une totale réussite, riff pied au plancher excellent, couplet - refrain en osmose, de très beaux solo et pont, grand morceau.
Au contraire, "Mankind" est une tentative raté de titre épique, rien ne fonctionne vraiment, ni le riff, ni le refrain, ni le pont, ça reste écoutable, sans plus.
"I'm doin fine crazy man" est souvent considéré comme le pire titre de l'album, pour ma part je le trouve entrainant et amusant, bien qu'assez anecdotique.
"The chance" est un beau morceau, bien troussé, percutant, avec une belle basse ronde de Grosskopf, qui lui donne une belle couleur et un solo terrible, du tout bon.
"Your turn" finit l'album en douceur, un petit morceau gentillet pas inoubliable mais potable.
Loin de la catastrophe, Helloween revient donc de loin, avec un bon album, que j'aime me réécouter à l'occasion.