chronique écrite en 2008
A un moment, Daisybox a sans doute raté le coche. Le groupe a appris à ses dépens que certaines victoires annoncées pouvaient virer en eaux de boudin. Signé sur une grosse major pour n’être finalement qu’un numéro, ami d’Indochine pour le meilleur et pour le pire - cela vous rapporte un public mais vous leste d’une batterie de casseroles, Daisybox n’a pas failli survivre à Diagnostic un deuxième album en dessous du premier et au départ de son guitariste. Ramassé dans une formule trio – qui favorise aussi la solidarité et l’efficacité – Daisybox revient sur un label indé, idéal pour respirer et se sentir libre. Sachant aussi – et on pouvait l’imaginer – que le néo-trio n’a pas bradé ses ambitions. Daisybox retrouve donc la fraîcheur d’Organique et sa formule gagnante : guitares rocks nerveuses et accrocheuses et mélodies imparablement pop avec un soin toujours apporté aux chœurs. Ils ne se perdent pas en conjoncture et foncent droit au but. Et ça marche invariablement : Remember Pixies !
Réalisé par Scott Greiner (100 Watt smile) en osmose avec l’esprit du groupe, Polyester est sans doute l’album qui leur ressemble le plus. Daisybox n’a désormais plus peur de se cacher derrière des écrans de fumée un peu factices. Le groupe peut être aussi intimiste et touchant (Sourd), ce qui ne l’empêche pas de soigner les arrangements, d’avoir une production béton - technologique mais pas impersonnelle (n'est-ce pas Garbage !). Cela n'empêche pas non plus d’adopter une posture glam et sexy comme en témoigne une fascination scandée pour les matières (Polyester, Dentelle, Satin ou encore Résille chanté par Anne-Lise et son petit côté Autour de Lucie). Bref, fond et forme sont à la hauteur pour un album qui mériterait de tourner en boucle à la radio. Et puis qui propose un tel rock en France et en français ? Toujours pas mort et c’est tant mieux.