Le disque commence sur un interminable taping dans les aigus avec un son pourri puis sur une batterie destroy…On se dit vite que Agaskodo Teliverek a une musique aussi bizarre que son nom. Formés de deux guitaristes Hongrois et d’une chanteuse japonaise, jouant volontiers les Keytar heroes si on lui demande gentiment, le trio auquel s’ajoute un batteur occasionnel a déjà fait les nuits sauvages de Tracks sur Arte. C’est vrai que l’on imagine la joyeuse bande foutant le feu à un café enfumé le tout dans un énorme bordel. Le précipité est à manier avec précaution car le musique de Agaskodo Teliverek ne demande qu’à vous péter à la gueule. Le son est heavy et speed, les sautes d’humeur aussi fréquentes que chaotiques.
Le keytar de Hiroe apporte une touche presque kitsch à une musique par ailleurs sauvage. Le trio joue d’ailleurs sur des contrastes, du jazz musique d’ascenseur (mais joué rock) pris en sandwich par deux déflagrations speed ? Avec eux c’est possible. De la musique folklorique hongroise jouée à 100 à l’heure par des guitaristes hystériques. Tout comme la voix de Hiroe, capable de hurler dans un micro ou de jouer les petites filles. Il y a du Sonic Youth juvénile, du punk pré pubère, du Cramps alien dans cette musique en forme de court-circuit. Et le pire c’est que c’est bien, le groupe maîtrisant son sujet pourtant en apparence incontrôlable. Rock un jour, rock toujours !