Avec Women, rien de nouveau sous la brume. Les mélodies se disputent dans un habillage musical un brin torturé, les trouvailles sonores viennent troubler le format pop song, la voix noyée dans la musique veut exister quand même et en voix de tête, revendique folie et liberté de ton. Avec les Canadiens, vous êtes bel et bien dans un disque noisy pop où les deux mots sont d’égale importance. Le groupe se situe en droite ligne du Velvet Underground et de Sonic Youth. Aujourd’hui, on pourrait les rapprocher de la veine expérimentale des Canadiens d’Animal Collective. Women n’invente rien mais maîtrise son sujet : pas de dissonance intempestive, pas non plus de moments éthérées interminables,
pas de recherches musicales absconses. Bells, le titre le plus abstrait, ne s’étire que sur 3’ et encore, de ces guitares transformées en matière molle, naît plus un ambiant caressant qu’une agression sonore. Les chansons et les mélodies sont toujours là plus ou moins présentes, derrière les effets de guitares avec reverb à donf, les bruits dissonants et les boucles hypnotiques. Cela donne de bons morceaux et même des mini-hits pour public dérangé (Heat distraction). Le premier album du groupe était totalement passé inaperçu, espérons que le suivant ait un destin plus glorieux.