Les Animal Collective sont de sortie. Après Panda Bear et son essentiel Person Pitch, c'est au tour de Avey Tare de refaire parler de lui à travers une escapade musicale entreprise avec sa femme Kria Brekkan, plus connue comme chanteuse de Mùm. Enregistré entre Paris et New York en lo-fi comme de bien entendu, Pullhair rubeye est avant tout bâti sur un principe technique : enregistrer voix et instruments sur un 8 pistes et retravailler le tout sur un 2 pistes. Tout est ici mixé, accéléré, mis à l'avant, en arrière pour ne fonder au final qu'un agglomérat de son et d'impressions fugaces. Ce matériel sonore en soi est ainsi un travail étonnant qui a en permanence le souffle et le tournoiement d'un pal d'hélicoptère,dus à la touche "accélérer", et qui voit, pour les mêmes raisons, les voix se transformer en chants d'oisillons mystiques.
C'est d'ailleurs amusant de ressentir, à l'écoute du disque, le sentiment d'être en présence de musique indienne, extrême-orientale, de chant inuit ou que sais-je encore, alors qu'à la base les morceaux devaient ressembler à des mélodies de Kate Bush (j'extrapole car je n'en vraiment aucune certitude). Voire à une gigue irlandaise (palenka) qui accéléré x fois ressemble désormais à de la musique électronique Warp-ienne ! A se demander si avant de retravailler leurs chansons, les deux musiciens savaient ce qu'allait donner un tel traitement. Ou bien, ont-ils voulu intégrer une part de hasard dans leur création ? On admet totalement l'originalité de la musique. Mais on serait tenté de trouver aussi la démarche un peu systématique. Heureusement, le disque est court. Ouf, on peut se laisser embarquer vers ces rivages d'outre réalités (waw onaip).