Retraçant enfin l'histoire énigmatique derrière leur nom, Orden Ogan nous livre avec Ravenhead une nouvelle pépite digne de la hauteur de leur carrière artistique. Cette fois-ci, nous quittons un peu l'étrange protagoniste Alister Vale, voyageur et témoin principal des trois précédents albums, afin de nous situer autour d'un ordre ancien de moines aux actes peu chrétien.
L'album se présente donc comme un vague concept autour de l'ordre de moines Orden Ogan, signifiant « l'Ordre de la Peur » ayant sévit dans l'Allemagne médiévale au cœur de la chapelle ravenhead. Cet ordre est tristement célèbre pour avoir commis des crimes et adoré le culte satanisme au sein de leur chapelle chrétienne. L'histoire est véridique, mais bien trop locale pour être citée sur Internet, par conséquent, je ne dispose d'aucune archive à ce sujet. Néanmoins, les textes de l'album sont assez riches pour nous dévoiler l'ambiance sinistre qui devait régner dans la chapelle et ses alentours.
L'album s'ouvre avec l'hymne de ravenhead. De ce fait, des deux premiers morceaux n'en forment qu'un afin de nous présenter au mieux l'atmosphère ténébreuse et énigmatique de cette histoire. Les chœurs sont magistraux, religieux et épiques. Ils se répercutent de façon prodigieuses et glorieuses dans le refrain du titre éponyme. Ce dernier est typique des influences premières du groupe, étant sans surprise Blind Guardian, on retrouve des riffs accrocheurs et très speed et des refrains glorieux et épiques très efficaces. Le troisième titre, F.E.V.E.R., est bien plus propre à Orden Ogan, les influences folk introduisent de façon redoutable le refrain qui entraîne l'ensemble du morceau, le rendant ainsi très accrocheur et énergique. Les autres morceaux reprennent la route classique d'un power metal plus ou moins basique. La mascotte du groupe, Alister Vale, reprend du service ! Les thèmes se suivent comme une continuité de l'histoire mêlant déchéance personnelle et ruines omniprésentes , tels « Here at the End of the World », « Evil Lies in Every Man » et « A Reason to Give », contribuant ainsi à l'écriture d'un pèlerinage personnel en direction de la chapelle Ravenhead. Toujours dans la question thématique des textes, le titre « The Lake » se tourne plus vers l'idée d'un conte reflétant cette célèbre image de corps de femme à la surface des eaux d'un lac typique de l’œuvre picturale de Millais. Le pèlerinage d'Alister Vale s'achève avec le titre épique « Sorrow is Your Tale » se retrouvant comme le némésis du morceau éponyme avec les mêmes caractéristique de compositions, mais étant différent, voir, opposé à son rival. Le morceau « Ravenhead » ouvre le voyage tandis que « Sorrow is your Tale » le ferme. De plus, ce titre se suit d'une outro très énigmatique et difficile à l’interprétation, il s'agit d'une instrumental à la guitare électrique se perdant petit à petit dans un mystérieux silence.
Ce n'est que juste après que survient le touchant titre « Too Late », également typique d'Orden Ogan. Très mélancolique et personnel, le morceau évoque une perte douloureuse que Seeb a déjà évoqué de la même façon dans les albums précédents. Il nous replace dans un lieu paisible sous les feuilles d'Automne où le chagrin et le regret nous enveloppent. Une atmosphère douloureuse qui achève magistralement l'album.
« Ravenhead » est, pour conclure, une nouvelle pierre dorée à l'édifice Orden Ogan. Le groupe déploie de nouveau ses prouesses malgré une répétitivité entre deux ou trois morceaux, l'ambiance énigmatique et folklorique nous transporte incroyablement dans cet univers sinistre médiéval. Désormais, les mystérieux moines chantent leurs prières au travers du monde tandis que les corbeaux croassent le retentissement de l'hymne inquiétant de Ravenhead. Il est temps pour nous de quitter ces contrées brumeuses pour d'autres horizons le temps que l'Ordre de la Peur ne revienne sur le chant de bataille avec de nouvelles histoires toujours aussi intrigantes et accrocheuses.