Mais de quels fantômes parle donc Christian Kleine dans le titre de son album ? On peut d'abord pensé à Thaddi Hermann avec qui Christian Kleine forme un duo d'électronicien pour le label Morr music mais à l'écoute des deux premiers titres de l'album, on se ravisera : Kleine est bel et bien hanté par des souvenirs autrement plus rocks, et il est certain que l'un de ses fantômes répond au nom de Cure. Home et Stations reprennent les choses là où Robert et les siens les avaient laissé à l'époque de Disintegration pour le premier et carrément à Carnage Visors pour le second, Kleine y ajoute des ordinateurs qui serpentent, des beats qui poinçonnent pour un résultat plus que crédible. L'Allemand n'abandonnera jamais totalement les guitares, faisant même de Ghostwriting un nouvel exemple d'écriture automatique dirigé dans l'ombre par l'esprit de Sonic Youth ou de Shellac. Généralement Kleine trouve le bon équilibre (Handsome used). La suite revient à des certitudes plus ancrées dans l'électronica allemande (souvent marquée par l'électro-pop et le shoegazing, il faut bien le reconnaître). Like the clouds, like the sky est ainsi un titre plus ambiant même si l'orage commence à poindre (quelques sons distordus sont souvent annonciateurs...) et That's why you came dope la musique de visionnaire de Kleine de beats house, histoire d'attaquer (un peu artificiellement) les dancefloors. Real ghosts est donc le type même de l'album qui peut interpeller et plaire à l'amateur de (post)-rock et de paysages électroniques.