On ne le répétera jamais assez, Frontiers est capable de ramener certains groupes d’entre les morts. Cela ne signifie pas que le label italien soit toujours à l’origine du retour sur le devant de la scène de ces formations de metal mélodique ou de hard rock, mais en tout cas, il signe beaucoup de ces anciennes gloires. Si toutes ces renaissances ne sont pas toujours accompagnées d’albums indispensables, force est de constater que Frontiers ne se trompe que rarement.
Une nouvelle preuve est apportée par l’improbable retour de Babylon A.D., une formation américaine qui connut son heure de gloire au détour des années 1990 avec deux albums : Babylon A.D. (1989) et Nothing Sacred (1992). Plusieurs de leurs singles entrèrent dans les charts et « The Kid Goes Wild » servit même de bande originale au film Robocop 2. Après un split, plusieurs reformations, dont une qui amena la sortie d’un album en 2000, revoici Babylon A.D. en pleine forme.
Les amateurs de rock FM vitaminé et de hair metal vont être heureux de retrouver ce groupe qui nous livre quelques bonnes chansons aux refrains facilement mémorisables et aux mélodies entêtantes. Ainsi, I’m Not Good For You sort du lot avec son côté Foreigner pas déplaisant du tout, tandis que Crash And Burn, Don’t Tell Me Tonight et Rags To Riches s’appuient sur des riffs plus énergiques en se rapprochant de ce que fait Winger. Les guitares sont incisives, les rythmes enlevés, et cela sonne comme ce que faisait le groupe à l’époque avec un son plus actuel.
La voix un peu éraillée de Derek Davies s’adapte aussi bien aux titres hard rock à la Cinderella comme sur Fool On Fire, qu’à la ballade Tears ou à l’excellente chanson mélancolique qu’est "One Million Miles", pleine de subtilité. Pour un premier album depuis dix-sept ans, Babylon A.D. nous offre une belle surprise.