Entrer dans l'univers de Bathyscaphe , c'est comme s'immerger dans une eau sombre et froide. Seulement éclairés d'une frêle lumière, nous naviguons dans un monde inconnu. Le nom du groupe est à ce titre bien choisi. Comme le nom de l'album d'ailleurs, une première oeuvre qui favorise l'errance. Plus encore, la musique du trio parisien rappelle les bandes originales de film. On n'est plus ici dans l'univers de Lynch et son alter ego musical Badalamenti que dans celui de Michel Legrand. Parfois la musique prend des accents plus Gabriel Yared ("Steadycam"). Pour mieux marqué le coup, tous les titres de ces instrumentaux portent des noms en rapport avec le 7è art. Décidément, la démarche est cohérente. Mais attention Bathyscaphe n'oublie pas de faire du rock, ou plus exactement du post-rock : la montée sonique de "Super 8" évoque un Tortoise au mieux de sa forme. A l'instar de l'allemand Pluramon, certains appelleront laconiquement cela "avant-garde" mais il faut voir "Road movie" comme une musique au fort pouvoir émotionnel et au fort potentiel d'imagination. (reste à tourner le film qui ira avec). Après cela, rien de tel que le silence, Bathyscaphe nous en offre 30 secondes.