Sans le savoir, vous avez au moins entendu un titre de The Greenhornes, There is an end chanté par Holly Golightly qui rythme le road movie "Broken Flower" de Jim Jarmush (un gars qui connaît la chanson). Le sticker marque : produit par Jack White. Ce qui est de la publicité mensongère (le White Stripes n'officie que sur 1 titre sur 19) mais cela aura le double avantage d'inciter à écouter et puis la présence de White plus connu pour son obstination passéiste que ses prises de position moderniste, renseignera tout de suite le néophyte sur The Greenhornes. Le trio de Cincinnati entretient irrémédiablement la flamme du rock des années 60 ; normal dès lors que certains titres évoque largement You really got, wild things, Twist and shout, Gloria ou Break on Through ; un côté caméléon renforcé par les arrangements pur jus, l'orgue Hammond et la voix de Craig Fox entre les Beatles du début et Jim Morrison. Ce qui fait tout l'intérêt et la limite du trio. The Greenhornes démontre aussi qu'à l'époque, le rythm and blues n'est jamais loin du rock (sur I've been down titille Otis Reading et Hold me la Motown ; Lies finit en gospel) et que les Kinks et Nirvana ont plongé leurs guitares dans le même tonneau (It returns). 19 titres donc (dont 2 produits par Brendan Benson) et une arme de destruction massive à l'usage du vieux cons qui pérorent sans cesse "la musique en ce temps là, c'était quand même autre chose". Et nous, connus pour nos élans futuristes et nos aspirations à la nouveauté, de concéder tout penaud que ce n'est pas totalement faux. Maudit Greenhornes