chronique écrite en 2010
Il y a une vie après la musique et Shannon Stephens a mis sa carrière en suspens pendant 10 ans pour se consacrer à ses enfants. En 2009, elle rompait le silence en sortant Breadwinner. La jeune femme n'en était pas à son premer essai, ayant fait partie de Marzuki avec Sufjan Stevens et ayant surtout sorti un disque en 2000. c'est cet album qui ressort aujourd'hui augmenté de deux inédits. Figure folk féminine comme les USA en possède tant, de Suzanne Vega à Dawn Landes en passant par Nina Nastasia, Shannon Stephens écrit d'une plume délicate des jolies chansons : d'abord enregistrés guitare-voix ou piano-voix chez Shannon Stephens elle-même sur un 4 piste analogique, certains morceaux se voient ensuite enrichis d'arrangements plus conséquents : Sufjan Stevens se met à la batterie, Matt Hasseltine à la guitare qualifiée de "fantaisiste" et un florilège de cordes, accordéon, lapsteel, harmonica... viennent apporter leur contribution musicale et embellir les compositions initiales.
La joliesse des morceaux restent intactes car ces apports extérieurs savent rester à leur place : les morceaux respirent car les instruments entrent en jeu et se positionnent parfaitement sur les mélodies de guitares de Shannon. Army of 7.00 est un sommet de discretion pour une sensibilité exacerbée. Cela peut être juste un violoncelle et un alto qui rodent comme des corbeaux de mauvaise augure (So gentle your arms)ou une rythmique plus élaborée à coups de banjo et de contrebasse (le délicieux Panic). Dans ses moments là, Shannon Stephens excelle nous habituant trop bien à ces morceaux charmeurs. A telle enseigne que quand les morceaux plus dépouillés reviennent, la qualité du disque baisse d'un ton. Et pour un sombre Month à l'émotion palpaple, d'autres titres sonnent un peu fades. La voix de Shannon est un atout mais elle ne fait pas tout. Certes, on fait un peu la fine bouche car j'en connais beaucoup qui se satisferaient déjà de tels morceaux.