Avec Cercueil – en dehors d’un nom Goth, c’est le timbre vocal de la chanteuse Pénélope Michel qui va directement influencer le sentiment que l’on va avoir sur le trio Lillois. Comment ne pas penser en effet à Siouxsie Sioux pour ce même placement de voix, cette même élégance froide?
Bâti sur une basse continue faîte de sons électroniques technoîdes, chaque morceau voit l’arrivée de Pénélope se poser dessus et "mélodiser" le propos, lui donner sa vraie puissance émotionnelle. Elle nuance sans cesse ce qui pouvait apparaître comme un bloc compact. Des petits rajouts (riffs de guitares, sons Electronicas) vont aussi petit à petit faire évoluer le morceau, le faire grossir en intensité comme un boule de neige sur une pente (Skip one the breath).
Chaque titre a un pouvoir hypnotique certain, une force tribale née avec et par les machines. Et à y regarder de plus près, il y a là plein de subtilités, de petits détails qui enrichissent le propos. La musique de Cercueil est porteur d’une vraie émotion (Perfect Partner, meilleur titre de l’album), un feeling incroyable (Fast faith) et le côté Boom Tchak n’exclut pas le groovy (Odd lines).
Beaucoup de paradoxes, de sentiments ambivalents mêlés pour un vrai groupe original. D’ailleurs, écrit plus classiquement sur un format pop shoo straigh shout pourra apparaître comme un titre des Prétenders version 2000, les guitares étant désormais acoquinées au laptop. Faire du neuf avec du vieux pour un résultat qui ne doit rien à personne. Bravo.