Effervescence est un label nantais qui porte bien son nom : dix-huit références au compteur et la particularité pour les membres de ce collectif de travailler les uns pour les autres. Pour cette dernière référence, Vincent (My Name is nobody) à la guitare, Jonathan (This Melodramatic sauna) à la basse et Miguel (Audiopixel) à la production sont là pour aider à faire de Silent Valley une œuvre unique. Son auteur s’appelle Faustine Seilman, une frêle jeune fille, pianiste sensible de formation classique et fan de Shannon Wright. Côté lumière, Silent Valley est une musique de chambre en mode mineur ornée de dentelle et de taffetas. Mais, derrière ce cœur passionné et ses belles manières se cache une âme plus ténébreuse. C’est un cabaret des illusions où les apparences sont trompeuses ; un peu comme si les Sœurs Brontë s’étaient perverties chez le Velvet Underground. Silent Valley est ainsi une œuvre belle, chaotique et trouble où chaque moment serein peut être mis à mal par un son distordu, des instruments tordus (scie musicale, sanza, accordéon) et une folie latente. Peu ont emprunté pareil chemin (Half Asleep ? Konki Duet ?) et Faustine Seilman affirme une personnalité forte et ambivalente. Premier essai, premier coup de maîtresse.