chronique écrite en 2006
Elle est bien cette Justine. Elle prend le contrepied de ce que l'on pouvait imaginer d'elle. La jeune Australienne est partie à Berlin où elle a côtoyé Tarwater et Schneider TM. De là à imaginer moult synthés et programmations, il n'y avait qu'un pas...que Justine Electra ne franchit qu'avec parcimonie, nous appâtant avec Fancy Robots en ouverture (PJ Harvey couplé à des oripeaux synthétiques) pour mieux prendre ensuite le contrepied. Elle semble même s'amuser de trouver une orchestration différente à une rythmique naturellement faîte pour l'électronique (une calimba sur Calimba song). Elle montre qu'avec un peu d'idées, on peut être franchement originale encore et encore sur une trame de chanson folk fort usitée. Justine Electra perd peut-être un peu de hype mais sa musique, bâtie souvent sur des fondations acoustiques, aura ainsi plus de chance pour devenir pérenne. Elle en a en tout cas, les atouts de charme. L'album s'appelle Soft rock, une bonne dénomination qui préserve néanmoins de la tiédeur et de la mièvrerie. Imaginez plutôt deux Pooka en 1 seule fille, un Luscious Jackson zen, ou une Feist d'avant le buzz. On reste alangui sur Railroad baby, on retient son souffle sur Président avec le piano désaccordé, la montée de cordes, les parasitages électroniques...Tout un univers en équilibre précaire où s'affirme une sensibilité à fleur de peau. On espère qu'elle cassera la baraque (comme une Canadienne citée plus haut). Cela ne serait que mérité.