D’un côté Robbie Williams et Queen, de l’autre Divine Comedy et Badly Drawn Boy. Vous avouerez que Duke Special fait un grand écart pour le moins périlleux entre le comble du pompier, gras-du-bide, soupe et le sommet du raffinement de la pop. Mais il est comme ça, Peter Wilson avec son look à la Jonathan Davis, assez éloigné donc de ce que l’on peut imaginer d’un artiste de pop qui se met volontiers sur un piano à queue au milieu d’un grand orchestre de pingouin en costard noir.
En tout cas, c’est comme ça que l’on imagine au cœur d’un album qui ne fait pas dans la demi-mesure pour s’exprimer. Avec toujours l’équilibre fragile entre le gracieux et le boursouflé, le chic et le clinquant. Portrait en milieu d’albums apporte peut-être la réponse sur la personnalité profonde de Wilson : un artiste de cabaret, conscient de son propre cabotinage et s’amusant avec. Ce qui rassure dans les moments les plus pénibles (Freewheel) et rehausse les titres les plus classes (Last night I nearly died où Wilson enfile le boa pailleté des Suprêmes).